MAPRAA Maison des Artistes Auvergne Rhône Alpes
La MAPRAA condamnée à disparaître
suite aux politiques de la Région AURA et de la Ville de Lyon
Mai 2023.
Nous sommes au regret d’annoncer que suite aux décisions de la région Auvergne Rhône Alpes(AURA) et par une même politique de la Mairie de Lyon, la MAPRAA est condamnée à disparaître dès 2024. L’adjointe à la culture de la ville de Lyon, Madame Nathalie Perrin Gilbert a exprimé, ce 3 mai dernier, lors du dernier conseil d’arrondissement du 1er, son souhait de supprimer l’intégralité des subventions de la ville de Lyon à la MAPRAA dès l’année prochaine, ainsi que de placer d’autres acteurs culturels dans les locaux qu’occupe actuellement l’association la MAPRAA (Maison des Arts Plastiques et visuels Auvergne Rhône Alpes).
Nous avons également appris la réduction des subventions allouées à la MAPRAA par la ville de Lyon à 15 000 € sur 2023 (après une première baisse de 70 000 € à 50 000 € en 2022).
Nous prenons aujourd’hui la parole pour bien sûr informer ses adhérent.e.s de la situation, mais également ses soutiens plus nombreux encore, les artistes et habitant.e.s de Lyon, particulièrement du 1er arrondissement, et évidemment de la région, pour qui la MAPRAA fait depuis longtemps partie intégrante du paysage culturel. Nous répondons également aux diverses calomnies, proférées à l’encontre de la MAPRAA par Mme. Nathalie Perrin Gilbert, dans une tribune plus détaillée que vous pouvez retrouver ici : https://plateforme-mapraa.org/la-mapraa-condamnee-a-disparaitre
C’est un véritable coup de massue qui est asséné en toute conscience par l’adjointe à la culture de la ville de Lyon, au mépris de notre bilan et de nos engagements, de nos nombreuses relations de travail, et des projets que nous entretenons (réseau Adèle, 121212 avec la Biennale de Lyon, Biennale Hors Norme, Musée des Beaux-Arts de Lyon…). Depuis deux ans, on n’a cessé de nous intimer de faire plus tout en nous « coupant les vivres ». Néanmoins nous nous sommes efforcé.e.s de maintenir nos actions et la qualité de nos services, malgré la détérioration constante de nos moyens financiers. Malgré les difficultés, nous avons tenu bon, nous sommes resté.e.s aux côtés des artistes, des habitant.e.s du 1er arrondissement pour qui la MAPRAA tient un rôle important en tant que structure culturelle de proximité et constitue bien souvent un premier lien à la culture pour beaucoup. Nous sommes restés aux côtés de tous.tes les artistes qui dans toute notre région attendent beaucoup de nous.
Aujourd’hui, dans une région où le budget du conseil régional alloué à la culture par habitant.e est très nettement inférieur à la moyenne nationale, où l’immense majorité des artistes auteurs est obligée de trouver un emploi d’appoint pour subvenir à ses besoins, où de trop nombreux artistes des arts visuels vivent sous le seuil de pauvreté, il est capital qu’ils puissent compter sur une structure concentrée sur leur activité principale, qui est de créer librement et d’exposer, d’échanger entre artistes et d’avoir à leur disposition tous les moyens nécessaires pour vivre pleinement de leur métier d’artiste. Créer du lien et de la solidarité est particulièrement important pour une activité individuelle qui souvent isole, parfois même de façon dramatique.
Cette mission fait partie des gènes de la MAPRAA, créée et gérée par les artistes eux-mêmes. Elle est la seule à pouvoir l’assumer ainsi et à la placer au centre de ses préoccupations.
La volonté de Mme. Nathalie Perrin-Gilbert de remplacer la MAPRAA par une autre association, aura pour conséquence de privilégier les activités accessoires au détriment des activités artistiques dans l’accompagnement des artistes, et de favoriser certaines catégories d’artistes au détriment d’autres. Cette disparition programmée de la MAPRAA appauvrit la richesse du paysage associatif régional et met en danger les artistes plasticien.ne.s locaux. Considérer que ces missions assumées par la MAPRAA sont inactuelles relève d’un mépris et d’une méconnaissance totale de la réalité de notre condition.
La MAPRAA va fêter ses 40 ans cette année. En 40 ans, nous avons toujours été aux côtés des artistes des arts visuels et des plasticien.ne.s et nous n’avons jamais cessé d’améliorer et de diversifier nos actions à leur égard. Nous avons toujours été à leur contact, et nous continuerons de l’être, même si la MAPRAA doit disparaître, car nous sommes nous-même des artistes plasticien.ne.s. Nous lutterons jusqu’au bout pour nos droits. Nous lutterons pour notre vision du métier d’artiste. Une vision de l’intérieur.
Nous invitons un maximum de personnes à relayer cette tribune, à adhérer à l’association MAPRAA, à venir voir les expositions, à témoigner et à échanger avec nous. La MAPRAA appartient à ses membres, aux artistes, aux plasticien.ne.s.
Nous ne pouvons accepter la mort annoncée de la MAPRAA d’une même voix par la ville de Lyon et la région. Nous ne pouvons accepter les contrevérités qui servent de prétexte à ces baisses de subvention. Nous voulons vivre et être respecté.e.s pour ce que nous sommes : des Artistes et des Citoyen.ne.s.
Nous entrons en lutte. Nous avons besoin de vous. Nous vous en remercions chaleureusement.
Membres du CA de la MAPRAA
MAPRAA
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